BILAN 2024 & PERSPECTIVE 2025

Rétrospectivement, 2024 a dépassé les attentes. L’année a été riche en surprises. Les marchés des actions et des titres à revenus fixes ont chacun enregistré de fortes hausses bien au-delà des prévisions les plus optimistes des observateurs les plus optimistes.

Nous avons vu des guerres, des élections, des défis mondiaux, choisissez votre préféré. L’inflation a baissé, les banques centrales ont commencé à se détendre et les bénéfices des entreprises ont augmenté.

La question de 2024 était « Et si tout allait mieux que prévu et si tout allait bien ? » Il semble que les marchés ont répondu par un oui retentissant. À l’aube de 2025, la demande mondiale s’améliore, soutenue par l’augmentation des exportations et de l’activité manufacturière. En fait 23 des 32 régions suivies par l’indice mondial des directeurs d’achats ont vu leur activité manufacturière s’améliorer d’une année sur l’autre. Les exportations mondiales ont également enregistré des gains réguliers après une année 2023 somme toute assez difficile et l’économie américaine elle est restée stable, mais il y a des difficultés qui persistent au Canada et en Europe.

Entre-temps, la reprise de la Chine va dépendre du succès de ces mesures de relance si ces politiques portent leurs fruits, elle pourra être catalyseur à la croissance mondiale.

Alors que les risques d’inflation se sont atténués et sont largement derrière nous surtout au Canada et que les craintes de récession se sont calmées définitivement, les tensions géopolitiques au Moyen-Orient et en Europe de l’Est continuent de faire planer une ombre. Néanmoins, la toile de fond économique pour 2025 s’annonce comme une continuation de la résilience de 2024. D’autant plus que l’inflation semble désormais maîtrisée. Pourtant les banques centrales ont encore du pain sur la planche, la banque du Canada et la réserve fédérale s’orientent vers des taux directeurs neutres. Mais leur définition de neutre est potentiellement très différente.

Pour les titres à revenu fixe, la route pourrait avoir quelques embûches en 2025, mais les marchés obligataires sont prêts à offrir de bons rendements à long terme à mesure que les taux à court terme baissent et que les rendements à long terme eux se stabilisent. Ça, c’est vrai surtout pour le crédit souverain, autrement dit les obligations gouvernementales. Du côté entreprise, les écarts de rendement sont au plus bas niveau depuis 15 ans, ce qui témoigne de la confiance, mais surtout peut-être un excès de confiance dans les obligations de l’entreprise.

Pour ce qui est des actions, n’oubliez pas qu’à long terme la valorisation est toujours importante. Après 2 années de rendement très fort, les valorisations des actions sont élevées. D’un point de vue historique, les marchés peuvent bel et bien passer d’une situation chère à une situation juste sans qu’on ait une correction brutale. C’est déjà arrivé par le passé, par exemple de 1993 à 1995.

Alors que Donald Trump reprend ses fonctions, les marchés vont être confrontés à un mélange de changements politiques connus et inconnus. Les réformes attendues en matière de fiscalité et les droits de douane pourraient stimuler les bénéfices de certaines entreprises, mais aussi introduire des pressions inflationnistes. L’histoire nous met en garde contre une surinterprétation de l’influence présidentielle sur les marchés. Comme exemple, sous la présidence de Joe Biden les actions du secteur de l’énergie ont grimpé en flèche, pourtant quand il a commencé sa présidence on s’attendait à ce que l’énergie soit très problématique avec la réglementation. Même chose pour le premier mandat de Trump on s’attendait que le style valeur soit privilégié avec les réductions d’impôt. Eh bien non, ce sont des entreprises de types croissances qui ont performé.

La leçon à en tirer, c’est que les marchés tracent leur propre voie influencée par des fondamentaux biens plus importants que le discours politique.